mardi 8 février 2011

Histoire d’une belle rencontre, épisode n1





Le manteau de la peur qui nous accablait est levé, il ira désormais assombrir d’autres cieux. Le calvaire revient aux siens et a nous la liberté.
J’ai à vous dire que sur ma route, j’ai fait une belle rencontre. Elle m’a d’abord mis en demeure de réviser mon approche esthétique du monde. Cette troublante beauté a la conscience supérieure, a signalé la présence de poussière dans les yeux de mon expérience. Elle a fixé le soupir de ma douleur en exprimant un sourire qui ne plaisante pas. Réveille-toi de cette perfide nonchalance et défend-toi de ces souvenirs qui déchantent. Ajouta-elle ! Je vois un homme avec un tel besoin d’amour qui cherche à combler le manque de cet abime, avec des sentiments indignes de lui. Qu’a-t-elle fait pour toi celle que tu as érigée au-dessus de ton salut ? Elle t’a laissé échoir dans le silence, sachant mieux que toi que l’argent est la porte de tes réponses. Mais elle te laisse errer sans feuille de route, ni t’ouvrir ses bras pour destination. Qu’attends-tu pour comprendre cette simplicité, toi qui reproche aux autres de ne pas saisir de bien plus complexe ? Mes paroles se sont transformées en bloc de glace, je me regarde dans l’état de mon vélo et la déchirure de nos chaussures me trouve perplexe. Ensuite, elle s’est mise à corriger ma pensée. Ceux pour qui tu écris, ne lisent pas plus que tu t’enlise dans les dommages collatéraux de la révolution. Explique-moi comment lui demandais-je avec attention. Non ! Je ne te l’explique pas, je vais t’aiguiser avec le tranchant de tes propres mots, me dit-elle en riant, de mon sérieux soudain! Tu t’attaques aux requins sans savoir nager profond et tu n’as même pas une planche de sauvetage ni un port de repli. Ne crains tu pas qu’un émissaire de l’ombre t’attendrait au tournant ? J’ose croire que tu te sentes de taille pour te défendre et je suppose que tu regardes derrière toi. Ajouta t elle !
Je n’ai que mon inconscience à opposer au défit lui dis-je ! Certes, je comprends et je compatis, sans cela, il n’y aura pas de révolution me dit elle. J’ai la foi, lui dis-je ! Fort heureusement pour toi, sinon je ne m’expliquerai pas toute cette confiance que tu as en ton destin. Si l’on porte atteinte à cette faculté de liberté d’écrire, que j’ose et m’autorise, où va le monde ? Lui dis-je, je ne suis pas sans imaginer le pire et il n’y a pas pire que de redouter une menace fantôme. J’ai conscience que chaque jour peut être le dernier de mon aventure et je n’ai que cette littérature pour garder le contact avec le réel. Je ne refuserai donc pas le combat qu’on m’imposerait même si les armes étaient inégales.
Soit, tu as besoin de prendre des forces et d’être constamment en alerte, tu sembles sur tes gardes, c’est très bien. Cela étant, je ressens que ta foi est une solide forteresse et ton seigneur veille bien sur toi. Permets-moi donc de lui rendre grâce, en servant l’un des siens.
Tu me sembles pale, as-tu mangé ? Me demanda t elle ! Sans que je n’aie eu à lui répondre, elle m’invita à me restaurer et à me reposer un peu de mes rêves. Nous eûmes des échanges fructueux dans sa somptueuse demeure. Pourquoi sembles tu associer ton salut au triomphe de la révolution ? m’interrogea t elle du haut de son intelligence. L’islam est ta religion, c’est respectable mais gardes toi de défendre ces frères musulmans, c’est une force réactionnaire et contraire a l’élan de tes croyances. Ils sont les plus a craindre pour avorter la révolution que tu défends du mieux que tu peux. Un long soupir déchire mon silence en regardant la clarté du par terre qui reflète mon ombre. T’ai-je offensé me demanda t elle avec une voix qui inspire le pardon. Non ! Non pas du tout répliquais-je, beaucoup de ceux qui parlent en son nom, pensent et agissent en contre sens. Le message de l’islam est d’abord l’émancipation des âmes par la liberté de la conscience. Nulle contrainte en la religion, celui qui se défend de tout pouvoir de servitude et d’aliénation et qui ensuite croit en Dieu, est celui qui se saisit de la corde céleste, celle-ci est incassable et Dieu est toute ouï dans sa prescience. Voila le message conducteur de la liberté qui m’habite. Il est sous entendu que pour compter au nombre des croyants, il faut d’abord renoncer à suivre la voie de l’injustice, ne pas se ranger du cote de l’oppresseur, ni soutenir l’injuste. Cela inclus le fait de combattre ce mal qui s’empare de nous pour nous asservir. Il y a un terme arabe qui definit la somme de ce mal, c’est « attaghout » il englobe tout ce qui tente de réduire le potentiel de l’être humain pour dresser une frontière entre lui et son créateur. Ce qui le symbolise ou qui l’incarne de manière irréfutable, c’est le pouvoir de suprématie d’un homme qui s’érige au dessus de la loi. Que se soit la loi des hommes ou celles de Dieu en tant que source de législation. Ce que je retiens de ma lecture de l’islam, c’est que l’homme en tant qu’individu et noyau de sa société doit être dégagé de toute influence pour pouvoir choisir en toute liberté et engager sa responsabilité devant l’eternel, par voie de conséquence. Pour revenir aux mouvements islamiques, tel que les frères musulmans, ils ne sont ni tout a fait noir ni tout a fait blanc, tout comme le reste du monde. Néanmoins, ils représentent une école de morale, parfois favorable à l’élévation et d’autres fois rigides quant a la méthode d’y parvenir. Je ne partage pas avec eux nécessairement la même lecture de notre histoire commune, ni la vision de l’avenir dans ses détails. Toute fois, je défends leur droit a la liberté d’expression mais, je ne les vois pas diriger une nation moderne avide de liberté.

Cependant, cela me déçoit profondément de les voir discuter avec leur bourreau dans un élan de générosité mal placée et contraire a la colère publique. Le fait de jouer sur les deux tableaux est comme courir deux lapins a la fois. Ils risquent de perdre le crédit populaire tout en risquant d’aller au devant du péril. Car si le régime du tyran reprend le contrôle de la situation, dans ce cas, ils seraient les premières victimes d’une répression sans retenues. Je ne les comprends pas du tout, surtout que le sultan d’Egypte les présente au monde comme la menace à éradiquer. Et de souffrances causées par lui, ils ont un archive colossale. C’est peut être l’effet d’un syndrome de la victime qui accoure se refugier dans les bras de celui qui tient le fouet. Voila ce que j’ai eu à lui répondre a ce sujet sans trop rentrer dans le détail, mais elle semble avisée des choses de notre monde.