mercredi 9 février 2011

echange N2

Mon hôte m’a fait l’honneur de lire mes écrits, pendant des heures. Lorsqu’elle m’interrogeait, c’était pour redresser mes torts.
- Tu es animé par des sentiments très forts et tu dois apprendre à les exprimer, de manière plus accessible. Me dit-elle !
- J’aimerais être plus explicite si la réalité n’était pas faite d’enfer. Lui dis-je du haut de mon inconséquence.
- L’Egypte rêve d’indépendance et sa place dans l’histoire est très ancienne. Penses tu que les puissances coloniales laisseront échoir leurs réserves d’indigènes ? tu continue a soutenir que la volonté de puissance des nations occidentales ne justifie plus le fait de cautionner des régimes barbares, disqualifiés, rejeté et maudits par leurs peuples. Quand comprendra tu que la réalité est un cauchemar pour la vérité et que c’est ainsi depuis toujours et a jamais ? Ajouta t elle !
- Lui dis-je, ce qui a été ne le sera plus. Les régimes d’ici qui soutiennent les régimes de là-bas, finiront par ne plus berner les leurs, parce que les amis sont pareils et ce qui tombe là-bas tombera ici.
- Cela est probable mais n’arrange en rien les affaires des tiens pour autant. Dit-elle.
- Lorsque les peuples se soulèvent, la chute de leurs tyrans n’est pas loin. Et lorsque l’imposture se découvre quelque part, cela crée un précédent qui accélère le mouvement de l’histoire. Lui dis-je en pensant subvenir à la réponse cruelle. Et puisque le monde change nous devrions tous êtres attentifs pour dénoncer les auteurs d’obstacles qui tentent de ralentir le bon changement. Les peuples d’occident n’on rien à perdre parce que les autres regagnent leur dignité. Et ils n’ont rien à gagner si les tyrans maintiennent les peuples sous le joug. L’oracle biblique n’a-t-il pas avertit que les premiers seront les derniers et les derniers seront les premiers. Si telle est la volonté du destin universel, qui pourra l’empêcher ?
Elle m’écouta sans se laisser convaincre, tout en adhérant à ma sincérité. Elle s’est mise à disserter sur mon incapacité à me tenir aux stricts faits. Dit-elle, avec un réalisme navrant.
- La nature humaine o mon prince sans royaume est une chose bien curieuse. Elle prétend être supérieure mais elle est animale. Sauf que la bête n’organise pas la guerre pour l’appropriation de ce qui n’est pas nécessaire a sa survie. Les occidentaux sont d’une nature belliqueuse et n’ont que la domination pour finalité, alors que les tiens ont une culture de soumission et de fatalité. Comment envisage tu de tout résoudre alors que tu es seul, sans personne, sans ami, ce cérébral d’un monde inconnu, un électron libre d’une réalité incompatible, sans abris ni demeure durable ?
- J’épilogue avec les fantômes d’une gloire ancestrale, lui dis-je avec un air moqueur.
Elle sourit et cela me ravis et suffit a ma peine d’être incompris par moi-même.
- En Egypte, le peuple a dit son mot devant le concert des nations, mais le tyran et tous ses acolytes disent non à sa libération. J’ai conscience comme il doit savoir qu’il ne peut compter que sur lui-même. Personne de sensé n’attend des gouvernants impérialistes de devenir humains soudain devant les esclaves qui brisent leurs chaines. Mais lorsque les peuples libres continuent leur chemin sans se soucier de la tragédie des autres, ils récolteront l’indifférence de la compassion, lorsqu’ils se trouveront seuls face au jugement.
- Tu t’entends tout de même. Tu aimerais avertir les décideurs qui ne te prêtent aucune oreille, que s’ils cherchent la guerre, ils l’auront avec Dieu. Parce que toi et les tiens, vous n’êtes pas les acteurs sur la scène de vous même, incapables de vous affirmer en payant le prix de la paix.

J’ai eu envie de l’embrasser pour sucrer les mots qui caressent ses lèvres. Mais ce n’était qu’une envie sauvage exprimant l’impuissance de mes verbes. Cela faisait longtemps que je n’ai eu à débattre avec un esprit de talon. Et l’homme croit pouvoir posséder la femme en s’imaginant un meilleur étalon. Il faut toute fois admettre qu’elle mérite l’excès de mon art et toute la douceur de ma verve. Mais jusque là, le discours n’avait pas plaisir à rompre avec lui-même pour céder à l’émulation du pauvre.
- Il y a une crise profonde dans le temps. Et celui-ci n’appartient à personne pour y fixer l’heure du changement qui nous arrange. Il y a un conflit entre le passé et l’avenir, c’est évident. Néanmoins, personne n’a le pouvoir suffisant pour empêcher l’histoire de voir son enfantement. C’est même contre nature qu’une mère enceinte condamne son nourrisson à la prison de ses entrailles. Tel est l’avènement de l’indépendance des opprimés. L’injustice en a assez avec elle-même et les peuples ne supportent plus l’humiliation. Ce qui serait une preuve de haute civilisation, c’est que la rue du monde dit libre se remplisse de la liberté des gens qui diront d’une voix unanime, assez aux supplices de l’humanité, en Egypte, en Algérie et partout au tiers monde. Qu’ils disent à leurs gouvernants de cesser leurs ingérences dans les affaires des autres. Ou bien mieux encore, s’ils disent, nous sommes tous égyptiens et nous avons assez de répression. Quelle ne sera grande la reconnaissance du peuple libéré ! Il ne faut pas sous estimer la gratitude de celui qu’on aide à sortir des tourments. C’est plus impressionnant que les avantages en nature pour quelques ministres insouciants qui profitent de la misère criminelle.
- Et bien et bien, tu te défoules, mais est ce raisonnable de miser sur le soutient de ceux qui sont noyés dans leurs quotidiens coupables ?
- Tu as sans doute raison, mais quoi faire ?
- Vous autres, vous avez un complexe de culpabilité. Vos problèmes ont une origine de premier abord psychologique. Vous avez certainement une complication inhérente à votre histoire. Vos doutes et vos incertitudes tiennent d’une inéquation avec vos croyances ou une inadaptation avec celles-ci. Va savoir. Vous croyez sans croire en vous-mêmes. Cherchez en vous la raison qui vous pousse à justifier votre combat. Vous paraissez vouloir vous faire accepter par ceux qui vous réfutent sans pouvoir autre que celui que vous leur octroyez sur vous-mêmes. Tiens pour exemple, ne vois tu pas que les gens d’Egypte demandent la protection de l’armée alors que c’est elle la garante du régime qui les opprime. N’es tu pas d’accord ?
- Tu es bien assez redoutable pour ne pas se jeter dans tes bras.
S’ensuit un rire commun qui s’est propagé au reste de sa famille. Elle me donna un petit coup de point sur la poitrine qui me sembla une douceur mille fois plus vraie que tous les anciens mensonges.
- Les pions du système mafieux menacent le peuple de sa propre armée. S’ils pouvaient exterminer 80 millions pour la sauvegarde d’un clan de cerfs, ils le feraient, sans scrupules, parce qu’ils sont dépourvus de morale et sans honneur aucun. Le spectacle du génocide qu’ils préconisent à notre monde est une terrible malédiction. Elle s’abattrait sur l’infâme injustice, s’il venait à mettre à exécution le plan obscur de cette abomination. Et l’injustice est partout. Et le monde est tout petit. Nous aurions tous tort de croire que nous n’avons pas de devoir d’assistance à l’humanité en danger.
- Sur ce point je ne saurais te contredire. Mais tu me sembles attendre le miracle d’une aide céleste et tu ne suggères rien de pratique pour remplir vos propres devoirs d’hommes. Tout ton discours repose sur cette foi de l’avènement d’un secours divin. Dans ce constat d’impuissance, pourquoi ne faites vous pas comme les allemands voir les japonais ? Vous reconnaissez votre défaite et vous collaborer avec les maitres vainqueurs. Ainsi vous accepterez la réalité telle quelle est, non tel que vous aimeriez qu’elle soit, a votre gout, car il n’y en a pas d’autres. puis vous vous remettez à construire un avenir sans vos anciens obstacles. Il faut savoir se détacher de ses émotions et laisser les sentiments au lit quand il s’agit d’affaires du monde. Tu n’imagines pas que ceux qui possèdent le monde vont vous le céder sans présenter l’ardoise ?
- Ce n’est pas aussi simple que cela te parait.
- Explique moi, ou est ce le grain de poussière ?
- Le centre d’intérêt du monde semble Israël. Et l’islam n’est pas la tasse de the des puissants.
- C’est un fait.
- la nature de notre nation est fière.
- Ce n’est pas un tort, mais il faut avoir les moyens de son orgueil. N’est tu pas d’accord ?
- Tout a fait, mais il n’est pas donné de renoncer a la liberté quand on a été privé toute une vie, pour en contre partie, juste accroitre sa souscription a la discipline du travail sous la direction des mauvais contremaitres.
- Tu sais ! les israéliens ne vous aiment pas, c’est un fait. Vous ne les aimez pas non plus, c’est un fait. Ceci n’est pas le pire.
- Lequel ?
- Le pire c’est votre ennemi principal, le roi saoudien. Il conspire, il complote pour que jamais la révolution ne voie le jour chez lui. Il n’a que faire de liberté et dérisoires. Ce qui compte pour lui, c’est sa luxure et ses pouvoirs, surtout qu’il se présente comme le défenseur de votre religion. Moi, je ne serais jamais musulmane pour avoir ce monstre comme gourou.
- Il n’est pas eternel.
- Certainement pas, mais pour le moment, c’est lui qui télécommande. Il donnera la moitie de son pétrole pour raser l’Iran, sa bête noire, pour que l’Egypte reste a sa botte. Pour que Jérusalem ne soit jamais à vous. Cela le priverais de pèlerins et donc de dollar…
- Il n’est pas le seul.
- Les autres ont des préoccupations plus rationnelles.
- Que suggères-tu ? s’allier avec le diable pour le déloger ?
- Pas forcement, tous les deux jouent dans le même camp, il suffira d’accroitre votre foi en Dieu, ou Allah comme vous l’appelez. Mais il faut faire ce que vous devez, affirmer votre liberté quoi qu’il vous coute. Vous verrez qu’une foi debout face au défis, l’existence vous sourira, comme elle a souri aux autres avant vous.
- Je suis, on ne peu plus d’accord avec toi, on se marie maintenant ?
- Idiot !...rire…