lundi 24 janvier 2011

Qui peut m’allouer un optimisme prospère ?


Depuis mon lointain exil, j’entends les cris du besoin de la femme sans droit ni tuteur. Je spécule sans avoir le pécule pour soigner cette douleur, mais je rêve de jouer un rôle de robin des bois. Cependant, cet imaginaire ne suffit pas au devoir que l’on a, les uns vis-à-vis des autres. Je fais ce que je peux en le disant à qui peut entendre. Débarrassé de la tyrannie, n’importe quel nouveau gouvernement peut mieux faire. Même une coalition provisoire doit se pencher sur la priorité des priorités. Distribuer le nécessaire de survie aux couches sans passé. Celui qui a l’autorité de la décision doit absolument allouer une aide d’urgence à celles et ceux qui sont aux abois. Maintenant avant demain pour que l’enfance du pays se remette à rêver du meilleur.
J’ai belle et bien conscience que le pays ne changera pas, du jour au lendemain, si nous ne changeons pas nous même. La révolution populaire nous a fixé le devoir, d’extirper définitivement de notre mémoire, toute disposition propre à un comportement despotique. Ne nous voilons pas les yeux, la dictature est née de notre composition psychologique et ses racines sont profondément ancrées dans la violence de notre histoire. Nous ne l’avons pas importée de la civilisation gréco-romaine. S’assoir dans la concordance, passe nécessairement par le courage d‘accepter nos propres différences. S’il nous est donné l’avantage de définir l’intérêt général, chacun saura fixer la limite de ses propres domaines.
J’ai également conscience que la révolution est une grâce redoutable car elle porte le glaive de la justice et celui-ci est à double tranchants. Nous ne pouvons exiger de la nation de prohiber ce qu’on s’accorde par complaisance. Nous avons besoin de nourrir une culture de compassion. Les grands changements semblent plus aisés que les petits, dit-on. Et les demi-mesures ne sont pas le panache de la révolution. Nous investissons donc la chance de remettre en question, ce qui doit l’être, devant l’observatoire de la révolution, en tant que tribune, pour l’examen de la conscience.
On ne coulera pas le commerce des riches en octroyant aux pauvres les moyens d’acheter. On ne soustrait rien de sa propre liberté on reconnaissant la pleine mesure de celle d’autrui. Nous n’avons pas d’excuse pour embrasser la force de la vie en nous préservant de toute offense et pour que nos rêves ne soient pas hantés par quelques injustices, apprenons à pardonner.
Je menais déjà une vie de solitude au lieu de songer me faire une place dans le monde. La boue d’une guerre clandestine m’avait volé des heures précieuses de ma vie. Et ce n’est pas hors du monde que l’on participe du processus politique collectif pour le rendre meilleur. Mais je ne semble pas être de ce monde et il n’y a pas un autre ou tout peut s’arranger, si l’on ne change pas celui-ci. Voila l’objet dialectique qui m’est fixé.
J’ai une telle humanité qui pleure.
Je voudrai bien retourner à la montagne qui contemple nos déserts. Je voudrai bien enseigner le sens de la liberté dans un monastère. Mais, entre moi et cette félicité, il y a une junte de scorpions et de vipères. Je reprendrai bien des études pour apprendre comment me taire. Si seulement j’avais un guide pour savoir bien faire…