jeudi 27 août 2009

I: suite du message prive en lecture publique

Je suis au port Dickson, dans ce qui reste d'un vestige colonial, dans ce parc qui est animé par quelque couples en amour ou ce qui y ressemble. Je suis le seul qui s'y aventure la nuit sans compagnie autre que ma modeste monture et tout le charme de ton souvenir. Je ne peux pas dire que je vais dormir a la belle étoile cette nuit car mon toit est gris et la nature se veut pluvieuse. Tant mieux, la pluie est la bienvenue, elle rafraîchit l'atmosphère et si en plus elle m'évite les moustiques et les intrus...de toute façon, vigilance oblige, je ne dormirai pas beaucoup cette nuit ou simplement d'un oeil si le sommeil venait a me séduire. La nuit dernière, un chien m'a dérobé une sandale a vélo sur deux. il faut reconnaître qu'elles puent ces "Shimanos" en plastique. des fois c'est gênant, mais elles ne sont pas comestibles pour autant, sinon, je les aurais peut être essaye moi même, sourire. Le chien a du y renoncer, je l'ai trouve non loin de mon campement. De nombreuses personnes me mettent en garde régulièrement contre le vol. Il y a parfois un excès de méfiance, un manque de confiance aussi, mais sans doute, parfois il n'y a pas de fumée sans feu. D'ailleurs, j'ai fais cette expérience aussi, une nuit, on m'a volé de l'argent pendant que je dormais dans un lieu sous surveillance. j'étais tellement épuisé que je n'ai rien senti a l'opération moi qui dormait comme un chat avant, je me surprend. Mais le Seigneur me les a rendu avec intérêt sur le principal les jours d'après. Je suis assis sur ce banc que tu peux voir sur la photo jointe, je t'écris a toi plus qu'a personne et te donne de mes nouvelles du moment. Tiens, un rat qui fait ses courses quasiment a mes pieds, on ne se gène de rien lorsqu'on a faim. Et a propos de la nourriture, on mélange le sucre et le sel mais a propos de l'intelligence voir de la conscience dans les meilleurs des cas , a propos de cette contrée, par respect, il vaut mieux ne rien dire. Elle serait pour certains ce que Dieu est mort pour d'autres. Il y a bien qui l'affirme en se sentant fort...
vla une brise d'air rafraîchissante a quelque pas de la mer qui me chante sa berceuse. Mais tu n'es pas la pour consolider le moment avant qu'il ne vole en éclat sous le fardeau de cette solitude insatisfaite d'elle même. Du temps, j'ai connu celui de la grâce mais celui de la vache maigre semble plus long a l'impatience. J'ai parfois dormi a la montagne en hivers, dans le désert ou si tu prêtais ta langue au silence, il se mettrait a parler, j'ai dormis en foret ou en ce qui y ressemble mais la jungle est DE LOIN la plus effrayante, en symphonies mysterieuses et de synopsis en tout genre qui harcèle ton imagination, voire qui remette en question le sens meme et la raison de ta propre existence. Ça t'arrache le coeur et dresse tes cheveux sur une chair de poule lorsque tu ressens roder autour de ton ombre...J'ai dormis sous la neige, sous une pluie apaisante ou sous une autre bien orageuse ou tu t'y sens si fébrile, d'un équilibre si précaire que tes émotions deviennent un pot de larmes a disposition, pour qu'un oui pour qu'un Nom Te bouleverse, en verses sur les racines de tes souvenirs comme pour maintenir en vie l'arbre des choses secrètes.
Le voyage est un lieu de révélation qui offre une ivresse de liberté peu commune, cela justifie cette pauvreté parfois jusqu'à la découverte de l'extrême...
Il m'est arrivé de me réveiller en sanglot ou en sursaut en livrant combat a l'ombre de la bête. Ou tout simplement en exusant le hurlement des loups a proximité de mon campement. J'ai connu de biens étranges frissons en me sentant hors de l'époque. Il m'est arrivé de sentir qu'il y a la même prison partout et seul les décors changent. J'ai eu accès a une initiation ésotérique très dure mais qu'elle ne fut révélatrice et riche en enseignement. Il m'est arrivé de manger une simple cuillère de riz par repas. sur plusieurs jours, curieusement cela me faisait sourire de m'observer en songeant au bon fromages de la Normandie voir a un couscous bien fait que j'ai gouté dans ce petit nouveau restaurant a Maromme. Je n'ai pas mangé pendant 5 jours, très curieusement je me sentais au dessus de souffrir de la faim. Il m'est arrivé de faire le tour du cadran avec un effort continu et sans goûter a la paix du sommeil dans un lieu rassurant des nuits et des lunes. On ressent d'étranges sentiments en étant sur la route la nuit tard sur un vélo avec des lumières dérisoires et quelques tonnes de fatigue...
C'est une belle préparation a l'épreuve des 100 kumites ou combats qui ont lieu au japon pour une certaine élite. Je m'y sens prêt psychologiquement et physiquement je suis affûté, je n'arrête pas de vérifier mes os en évitant de regarder le creux de mes jougs. La raison de cette errance, tu es la plus a même de la concevoir même si tu te disais contre l'aventure sans argent. Si j'avais obéi a cette regle, jamais je ne t'aurais connue...Elle stimule mon courage a corriger d'avantage les écarts de mon âme. Lorsque je regarde en arrière tout ce chemin parcouru, je vois un homme en mouvement vers l'inconnu avec des moyens dérisoires mais une telle volonté. Lorsque je me souviens vivement de cet homme que je fus hier, avant hier voir plus ou moins dans le temps, je me prends de pitié pour celui que je fus et jamais pour celui que je suis en devenir car celui la n'a pas le droit de faillir au serment de sa liberté, aussi sévère en soient elle les épreuves...
Mais il me manque les quatre saisons de ta douceur ainsi que l'hymne secret de ton âme... Il me manque de regarder la grâce en chacun de tes pas décidés lorsque tu venais a moi pour me défaire de ma colère avec un simple baiser...
Si je pouvais embrasser le don d'un compositeur, je déposerais la musique de toute la joie que je ne connais pas, a tes pieds. Mais sans toi le temps de ma vie est un requiem rempli de ressources cachées...
Et la douleur de ton amour volé inspire a ma métamorphose le recit de la Divine Romance...
a suivre...