mercredi 23 février 2011

N13

L’imaginaire exalté, je me remets à rêver au printemps, à l’oasis de mon enfance comme au sable fin du désert qui l’entoure alors débarrassé de ses vipères.
Le peuple libyen est sorti pour mourir mais il a rencontré une vie libre. Pendant que les dormeurs s’accommodent de leurs petites assurances individuelles. Il est vrai que celui qui ne possède pas la volonté, ne peut pas franchir le barrage de la peur. Celui qui court derrière la vie, la vie ne veut pas de lui, elle le renvoi au mépris de la liberté à qui il n’ose pas payer le prix. Elle le juge indigne d’elle en se détournant de lui. C’est donc la vie de chien pour son espèce. Il rampe, il lèche la main qui lui jette un os. Paradoxalement, celui qui brave le danger en s’apprêtant à tout, découvre le sens même de la vie et le sourire de la liberté en prime. Je le rappelle aux algériens comme aux marocains qui sont à la traine. Les esclaves du bas instinct, qui courbent l’échine en remuant la queue devant les doubles zéros, quand a eux, ils vont au devant d’un sombre péril, s’il savaient. Si j’avais le pouvoir de ma conscience, je les livrerais aux travaux forcés pour transformer le désert en paradis. Les âmes sensibles fabriquent le miracle de leur émancipation. Ce sont les cœurs endurcis qui se révèlent finalement les plus fragiles et les plus vulnérables devant l’épreuve de la peur et donc celle de la vie. Ils sont incapables d’avoir la foi dans l’être et ils ne font que prétendre le contraire. Se présument ils dignes de paradis sans livrer un combat nécessaire pour se soustraire de l’enfer ? Mais peut être ne sont ils que des figurants d’êtres humains et n’ont de l’être que le nom qu’ils portent mal. L’existence est un don sacré qui mérite tous les sacrifices. J’ai l’impression que la longue soumission de certains a mis en panne leur imaginaire et réduit le champ de leurs rêves a de plus bas que puisse offrir la réalité. A ceux là je préconise un peu de folie qui est finalement nécessaire pour le rétablissement de la raison.
Les populations arabes partagent les mêmes souffrances et confrontent les mêmes schémas de la détresse collective. Les spécificités des uns et des autres n’est pas un encombrement au devoir commun. Ce sont justes les détails de la duplicité qui cherchent a justifier la honteuse dérobade.
La compréhension du destin Libyen nous renseigne actuellement sur le secret de notre problématique commune. Le peuple libyen découvre a ses dépends l’ampleur de l’injustice qui l’accablait. Le colonial assis sur ses ressources et sur son passé, n’est rien de plus qu’une famille, formée par le père gourou, sa femme et le harem de ses maitresses, ses sept rejetons, les rois des fêtes nocturnes, tous nourris au biberon de la dictature et élevés au grain du pétrodollar de la nation spoliée, sans oublier sa fille qui n’est pas moins male que ses frères. Ce clan Kadhafi est à l’image du père fondateur de la mascarade, qui a dit à son peuple hier seulement, si j’étais président, je cracherais ma démission sur vos visages, bande de microbes. Voila qui est on ne peut plus clair. Voila toute l’estime qu’il a envers le peuple qu’il dirigeait d’une main de fer. Son rejeton qui se préparait a l’héritage de 42 ans d’abus de pouvoir, a parlé au peuple du haut de son arrogance, il y a deux jours, sans pouvoir officiel qui plus est, pour faire comprendre qui veut, qu’il est le repreneur de l’affaire familiale en faillite. C’est tellement grossier qu’une révolution aussi sainte soit elle ne suffit plus pour corriger la laideur de cette vermine. C’est une guerre totale et expéditive qui convient à ces émirs de la terreur. Je vois bien un bombardier strategique subsonique B52 américain s’écraser avec sa charge infernale sur leur bunker familial. Ou alors, je me vois bien les prendre en combat sur une tribune publique, un à un, ou ensemble, le sabre de mon grand père à la main et sans bouclier autre que ma foi de les abattre comme les chiens enragés qu’ils sont. Mais cela est le fantasme de celui qui a faim de justice. Le peuple libyen est parfaitement capable de détruire lui même le foyer de ses malheurs. En revanche, Il aurait été humain que la puissance occidentale veillait à l’arbitrage de ce combat. Nul besoin de casques bleus, juste un blocus aérien suffirait à l’équilibrage. Mais la réalité de notre histoire n’est pas une romance, elle est la tragédie de l’univers qui est dirigée par des imposteurs.
La préoccupation majeure de ceux qui pensent notre monde n’est pas tout à fait la démocratie ou le respect des droits universels de l’homme. Elle porte sur ce qu’il n’est pas permis de divulguer. Ceux qui peuvent se montrer solidaires mais qui se tranchent plutôt dans un déni d’humanité, ne trouve pas la résolution escomptée dans cette voie. Bien au contraire, leur préoccupation se transformera en cauchemar car la perte redoutée sera phénoménale.

Qu’y a-t-il de plus beau qu’un peuple qui se libère de ses chaines ? qu’y a-t-il de plus laid que la honte de ceux qui s’y résignent en prétextant la fatalité.