vendredi 21 janvier 2011

libres expressions

La dictature et mille calomnies se sont dressées entre la nuit et mon répit. Mais la citée de la luxure est tombée et nous sommes au seuil de l’extraordinaire conquête de nous mêmes. Et dans la perspective d’éradiquer le mal a la racine, nous devons accepter avec humilité de l’éradiquer de nous mêmes. Pour que les affres du passé dictatorial ne se renouvellent pas sous d’autres intitulés. Nous devons apprendre les règles du jeu démocratique en nous inspirant du patrimoine universel, sans copier l’expérience des autres. Nous avons le potentiel d’inventer ce qui correspond a nos aspirations profondes. Un peuple qui se soulève pour renverser une des pires machines de répression que connait l’histoire, est un peuple qui peut surmonter l’héritage de ses doutes et de ses incertitudes. Un peuple digne de la confiance qu’il se doit à lui-même et dans son avenir. Nous avons donc à renouveler notre culture. Cependant, nous devons nous souvenir de notre origine et de notre destin. Il ne nous servira pas de nous renfermer devant la mise en examen de notre civilisation, ni de nous exposer a la dissolution de nos bonnes traditions, si nous ne parvenons pas a faire la synthèse de notre allégeance biculturelle. Acceptons notre appartenance arabo-musulmane en saisissant la chance de notre francophonie en tant que catalyseur de ce que nous sommes vraiment. Recevons le don de l’héritage humain et soyons tous de bons gardiens de la révolution. Et puisque nous aspirons à la redistribution des richesses en tant qu’associés de la même société, admettons l’idée d’une nouvelle forme d’un socialisme juste. A ce propos, l’Islam dont je me reconnais, incite les hommes à tendre la main plus qu’a son replie. C’est bien joli de soutenir l’idée de cet idéal sur le plan de la pensée, ce qui serait sublime, serait de traduire cela concrètement en acte et en comportement. Je ne prétends pas lancer la base d’une théorie de salut. Mais je tente d’y contribuer par quelques allusions que je fais sur un nouveau possible. C’est le rôle des académiciens et de tous les spécialistes de se pencher sur ces questions essentielles. C’est aussi le rôle des partis politiques de ne pas renouveler les mêmes expériences malheureuses d’ailleurs. Ils ont un défit immense devant le jugement du peuple qu’ils se doit de comprendre et de craindre. Pour que son autorité soit maintenue même s’il lègue à quelques uns le pouvoir de l’exercer en son nom. Pour combler le manque des libertés il convient de veiller en permanence sur l’enfantement de la révolution. Certains allèguent qu’elle est sans tete. Puisqu’elle est spontanée, elle vient des profondeurs du cœur. En attendant d’élucider le mystère de son corps sans tete. Je suggère d’occuper l’artère principale de la capitale par la pratique de la liberté d’expression. Concrètement, d’abord, il s’agira de changer le nom de cette avenue en lui donnant celui du peuple, de la jeunesse, de l’indépendance, de la liberté ou celui de la Révolution. Ensuite, faire de lui un asile a tous, ouvert en permanence au débat, a celui ou celle qui a quelque chose à dire. Pour faire de cette place, un lieu de rassemblement pour le dialogue et l’expression des arts. Si j’avais un tant soit peu de pouvoir, je ferais de l’avenir un lieu d’harmonie entre les hommes. Je ferais pour commencer de l’avenue nommé à tort celui du tyran père du dictateur déchu, un lieu de pèlerinage de la conscience. Un lieu de printemps pour l’esprit ou vient se ressourcer toutes les couches sociales. Y installer une tribune pour les étudiants et lui attribuer un ministre de la liberté qui administrera le dialogue entre les différentes sensibilités. Y installer un bureau ouvert aux médiateurs de la nouvelle république qui feront les relais entre le peuple et son gouvernement. Ils peuvent avoir des représentants dans toutes les provinces pour collecter les doléances populaires. Non seulement, il faudra réduire les privilèges des dirigeants pour ne plus renouveler la tragédie des sultans, mais il faudra réduire la distance entre gouvernés et gouvernants. Il convient de réfléchir sur les mécanismes appropriés. Pour que les représentants du peuple se souviennent à qui revient enfin de compte l’autorité du pouvoir qu’ils exercent. Puisque nous avons tout à revoir et pas mal de poussière à enlever sur notre drapeau, nous devons nous assoir pour discuter ensemble. Il est à prohiber toute forme de violence quitte a désarmer la police. Relever le niveau de notre considération pour l’armée. Honorer et récompenser l’état major qui a refusé d’intimider le peuple pour faire reculer sa révolution. Attribuer à cette institution le pouvoir constitutionnel d’un garant de la paix civile. Défaire toutes ces brigades dites de l’ordre public. Interdire absolument le port de matraques pour frapper les enfants du peuple comme l’on frappait un troupeau d’esclave. Interdire l’utilisation du gaz, pour disperser les manifestants, cela n’est pas un fait de civilisation. La force de la loi et le maintien de l’ordre ont besoin d’éducation civique plus que de pollution chimique. Pacifier la relation du peuple avec sa police pour réinstaurer la confiance en elle. Instituer un conseil de la révolution en qualité de contre pouvoir et de garant moral pour sa pérennité.
Bientôt, lorsque l’ordre de la paix civile sera rétabli et que l’ardeur de la révolution cèdera a la maturité de la volonté collective. Il conviendra de réfléchir sur les mécanismes d’élection pour inclure au sein du parlement les représentants de la jeunesse et des travailleurs, a part et en plus des parlementaires issus d’eux. J’insiste sur le sérieux de la séparation des pouvoirs et essentiellement sur l’indépendance de la justice qui doit demeurer souveraine. Nous devons résorber l’importance de la participation de tous dans la constitution de l’état nouveau, pour la grandeur de la nation. La place de la religion et le concept de sa séparation du pouvoir a lieu d’ouvrir un profond débat a propos. Nul n’a reçu de mandat céleste pour parler en son nom exclusivement en nous imposant son approche subjective. A chacun le libre arbitre de son allégeance. Mais il est des plus importants de ne pas faire reculer le pilier de notre culture, il est plus grand que d’être mis au placard. Bien entendu, il faudra instituer la liberté des consciences. Il ne faut plus croire aux allégations mensongères qui n’a de cesse de présenter les gens qui se proclament de l’islam comme étant les éléments de l’axe du mal. Il est vrai que notre histoire contient l’origine d’une longue chaine d’injustices. C’est l’adoration parfois excessive du pouvoir qui habite notre propre nature arabe. Prenons-y garde et rassurons-nous en rassurant les autres, qu’en notre sein il y a une telle volonté de paix et d’ouverture. Le message de l’islam n’est pas la domination de qui que ce soit. Il ne se repose pas sur la contrainte, bien au contraire, il est venu pour la combattre parce qu’elle est l’antre de la violence et de la guerre. Eclairer la conscience et non la contraindre c’est d’abord un énoncé islamique avant d’être une réalité occidentale.
Notre liberté individuelle et collective tiendra de son indépendance de toute forme d’exploitation pour des finalités qui ne sont pas les siennes. Il ne faudra pas manquer d’organiser loyalement l’indépendance de la religion. Il ne faudra pas non plus nier sa place dans la société. Rien n’empêche les islamistes de s’en inspirer dans leur combat politique, ni même les communistes ou tout autre, s’ils ont la clairvoyance de trouver en lui le fondement de l’égalité des chances et donc de la justice sociale. En reconnaissant aux uns et aux autres le droit d’accès et d’interprétation de leur foi, sur la base de la connaissance profonde, on confirmera o combien l’islam est notre dénominateur commun. Ceux qui ne se reconnaissent pas de lui exerceront leur liberté de conscience en concordance avec les règles de la paix civile.
Sur un autre registre ; Autant que le gouvernement provisoire me fait pitié, autant que mon peuple me fait rire en réclamant sa démission. Le peuple n’a pas encore intégrer l’idée qu’il est déjà souverain et qu’il est la seule légitimité au pays. Et les partis politiques dans tout ca ? Ils semblent à la traine. Qu’est ce qu’ils attendent pour se réunir dans un consensus, pour constituer un gouvernement de salut et d’ouvrir le chantier du débat public. Accomplissons notre devoir a la nation puis investissons le palais de notre pouvoir légitime en remerciant avec diplomatie ce gouvernement provisoire. Nous avons tant à faire que de tourner en rond. Je comprends que le bouillonnement émotionnel n’a pas fini son exorcisme. Mais le temps est venu de traduire la volontee populaire dans le réel et avec efficacité. Le monde nous observe et une part non négligeable de l’humanité compte sur l’espoir que leur a rendu l’esprit de cette révolution bénie.