samedi 5 mars 2011

N18

Pendant que l’histoire s’accélère naturellement, le peuple est sensible à son appel et tient au changement radical qui normalement accompagne sa révolution. A l’opposé, ceux qui contrôlent le présent tiennent a la prolongation de leur passé. Parce que le mouvement de la masse s’est produit sans violence de sa part, le changement qui a lieu reste partiel. La gouvernance de transition en Tunisie comme en Egypte, se révèle un lien avec l’ancien monde qui retarde pour ne pas dire bloque le processus de l’évolution vers un lendemain meilleur. Si les choses avaient suivi un cours naturel, aujourd’hui les libyens trouveraient le secours de leurs frères et sœurs, tunisiens et des égyptiens.
Mais il apparait évident que dans le monde arabe, aucune élite révolutionnaire, ne s’est fait connaitre, a la hauteur des événements, pour aider leur peuple à réaliser tous les objectifs de sa révolution. Si, sur un plan strictement symbolique, il semble aussi difficile de nommer un nouveau premier ministre, qui ne soit pas issu de la vielle équipe, qu’en sera-t-il lorsqu’il s’agira de prendre des décisions substantielles d’avenir ? Rien n’est aussi décevant qu’une action inachevée, qu’une révolution insatisfaite.
Le peuple ne sera jamais souverain avant qu’il ne devienne le seul maitre de tout le pouvoir qu’il délègue.
Ce n’est toujours pas le cas en Tunisie ni en Egypte dont l’autorité est encore confisquée par les symboles du passé. Faudra t il que la révolution appelle a l’escalade pour que le peuple soit réellement entendu ?
Si le peuple était au pouvoir, en 24 heures, le tyran libyen ne sera plus qu’un funeste souvenir. Je dirais même qu’aucun Hitler ne verra le jour, nulle part de dans le monde. La question de l’humanité ne s’arrête pas au détail des frontières. Ou est l’influence de la France ? Comment peut-elle assoir sa place demain, dans le cœur des insurgés contre l’injustice ? Si elle demeure à l’ombre de ses anciennes gloires !
De l’autre cote du monde arabe, le sultan yéménite accuse tel avive et la maison blanche ainsi que l’Europe par déduction, de télécommander la révolution arabe au leur profit. Si seulement c’était vrai, l’occident serait mis au dessus de nos têtes, en reconnaissance pour service rendu a l’humanité. Mais nous ne pouvons prendre nos rêves pour des réalités, n’est ce pas ! Décidément, ces sultans aux abois, n’ont plus d’argument hors des grossiers mensonges.
Le menteur libyen, prétend quant a lui, que le peuple libyen l’aime jusqu'à mourir pour le défendre. Il est dans un déni du réel a un point tel qu’il faut le sauver de ses délires. Le pauvre, il doit prendre toute sorte de drogue pour jouer encore son rôle d’imposteur. A la question posée par la journaliste, il répond c’est Al-Qaïda qui contrôle les zones libérées. Il prétend qu’il n’y a même pas de manifestations. Cela signifie que le peuple se réduit à plus ou moins, un pour cent et que 99 pour cent, sont les méchants, les ennemis à abattre. Je ne sais pas comment qualifier cette lecture, mais je sais que l’armée des états arabes, ne sont pas faites pour se défendre d’éventuels envahisseurs, mais pour préserver le sultan qui se confond avec l’état.
Ainsi, je découvre combien nous étions bernés et combien nos souffrances étaient grandes !...
Lorsqu’une certaine folie se fait nécessaire pour assoir la raison, c’est que la liberté n’en peut plus sans nous.
Le monde occidental fera bien d’armer les rebelles s’il veut faire des libyens un peuple amis.
La grande Bretagne semble avancer dans ce sens. Qu’attend la France pour se ranger du côté du courage ?