jeudi 9 juin 2011

“Hear you me my friends…”

A l’occasion d’un anniversaire pas comme les autres,
Un demi-siècle déjà, cela fait du chemin pour l’enfant qui m’habite, en refusant de grandir au-delà de sa sincérité naturelle. Il ne reste plus rien pourtant de la réalité qui l’a fait naitre. Elle avait vieilli et lui non, même si, en son nom, je porte déjà la barbe blanche de mille soucis et une nuit. Voila qui est ecrit.
Sans savoir lire le contenu de mon existence. J’ai déroulé le parchemin de mon vécu, non fier plus que cela de ce passé écrit a l’encre de l’absence.
J’avais déchiré mes relations et la réalité me l’a rendu, sans complaisance. Le résultat en est un âge automnal. Et il n’y a plus personne qui se promène dans ma foret, car on y a semé les rumeurs de la présence du loup. Pourtant, Il y a des mures, des fraises et bien d’autres fruits. L’arbre a l’amour lui-même y est enraciné, jusqu'à la fin des temps. Mais, personne n’y prend ombrage, en partageant avec moi le meilleur des sentiments durables. Non, non!
Non que je me plaigne de vous, qui suis-je pour le faire. Mais je salue debout, l’adversité de moi-même.
L’intérêt de la relation est de voir avec clarté et détachement dans l’autre, ce qu’on reprouve et/ou ce qu’on apprécie en soi, sans oser le regarder. Alors que la solitude aiguise le divin ou excite les démons. Elle peut être très favorable mais seul le très haut se suffit a lui-même.
J’aperçois du fond du gouffre la douce lumière de ces vérités premières mais, je reste là, je me cache du monde et de ses contraintes.
C’est donc le terrible vide d’avant l’après…
« There is no one in town I know, no, no, no where to go… »
Toute fois, la ténébreuse expérience du vide et du manque m’a appris qu’à chaque échéance il y a un écrit. Oui, oui ! Celui ci est à lire avec les yeux du renouveau, dans le livre du passé. Jusque là on ne fait que tourner la même page qui revient se plaindre du fardeau de nos grossières ignorances. Et nous n’avons pas reçu un savoir qui nous sert plus que celui qui met en lumière notre manque de connaissance. Cela n’est pas plus étrange que la vérité n’accompagne la douleur.
A l’occasion de mon anniversaire, en errance ; J’ajouterais bien à la torture des constats dans l’impuissance, la volonté d’écrire à mes ennemis, une requête de pardon, mais le géni de cette compréhension exigerait un prix exorbitant à mon auditoire sans réminiscence. Aussi, est ce une raison pour admettre à la foule une science supérieure à mon indéfinition? Aussi étrange que la musique qui pleure, le monde m’apparait plus petit que nos larmes, amis et ennemis confondus, parce que nous sommes les enfants de la même humanité. Celle qui gagne comme celle qui perd.
Ah si j’avais su dominer la bête plutôt, je ne serais pas sans ami et j’aurais épargné à la souffrance les caprices de mon inéquation. Mais je n’avais pas d’alternative a moi-même ni de recours contre les nuages de mon trop plein de questions sans réponses.
Et je ne peux même pas prétendre évoluer dans un riche environnement intellectuel, pour tutoyer les esprits élevés. Ni ne connais un moyen efficace pour échapper à tant de faiblesses et d’autres carences. Je souffre donc en silence, l’ami, si tu me dis que tu l’es, mais, je ne peine plus a contempler le réel qui m’a banni, depuis que je m’explique le sens de la comédie humaine.
Ais-je changé pour me confondre avec tout le monde ? Rien n’est moins sure, pourtant, j’aiguiserais bien mes canines avant de sourire au diable. Mais, ma perte ne ferait pas la joie des enfants, ni ne profitera au jeu de la domination du monde. Il ne fallait pas avoir le diable pour ennemi, pour se plaindre aujourd’hui d’une terrible traversée du désert.
A chaque échéance, il y a un écrit l’ami. A chacune il y a une notification inéluctable. J’ai vécu dans l’attente de la confirmation de ce savoir, en comprenant mieux, le secret des gens qui l’on mit en berne.
En l’absence du sage qui aurait pu cordonner harmonieusement ma vie, j’avais confié à la raison la gestion de mes désordres. J’ai du la soumettre a rudes épreuves, avec mes lectures divinatoires et approximatives des contradictions auxquelles je suis soumis, de mon fait comme du fait des autres. Je me suis menti à moi-même, en inventant la liberté qui n’existe pas. Ce ne serait donc pas impardonnable, si j’avais prétendu valoir mieux que l’ignorance collective.
Il ne suffit pas d’être ouvert, il faut se mettre a portée, pour être plus accessible, dans la tolérance. Cette évolution nécessaire aux relations humaines exige le changement.
Pour preuve de changement, j’aborderais notre ignorance collective comme une science nouvelle. Peut être y descellerais je la raison de nos aveuglements. Mais je n’ai plus d’âme à vendre pour spéculer sur mon sors avec Satan, ou avec ses suppléants, c’est du pareil au même. même si le marché de la discorde clôture à la hausse, pendant que je semble y perde de ma valeur existentielle.
A chaque échéance il y a un écrit, mon ennemi(e). Toi ! Que j’ai aimé de tant d’amour, il viendra ce jour ou j’enterrerais ta haine et tout ton mépris, dans l’infini silence de la grandeur. Pour comprendre le pourquoi, s’il t’en faut une explication, souviens-toi de ton indifférence, lorsque je fus dans l’impasse la plus torturée.
Ce jour là, le jour se pointe à l’horion que tu m’avais caché avec ton bel arbre et son pouvoir de magie.




Le sage te dirait que le frustré succombe au pouvoir qui lui fait défaut. Je ne succomberai donc pas au pouvoir de l’oubli puisque c’est là-dedans que j’ai vécu, seul et étranger tout comme l’amour. Celui dont parle tout le monde comme celui que tu as mis en cage, en m’enfermant dedans à vie.
Ami(e) ou ennemi(e), on te dira que les racines du mal sont profondes, mais on ne te dira pas que celles du bien n’ont pas d’âge. Et moi j’ai l’âge ou tout peut arriver…
J’ai fais du chemin depuis les larmes de la Normandie, d’après mes rêves d’enfance. J’ai payé le prix de ma dérision, j’ai confronté remord et colère sans même blâmer la vache qui a dansé sur ma tombe, aux heures de l’oubli universel. J’aurais voulu devenir amnésique à l’ endroit de quelques sentiments humains, mais on ne change pas ce qui est écrit. Non, non. Quand j’y pense, la naïveté avait trouvé en moi le bouc de l’époque. Dire que je voulais vraiment rendre service aux uns et aux autres, non pour que l’on me considère dans ce que je crois ma bonne humanité, ni pour mériter un salaire auquel je n’aurais pas droit, mais juste parce que je suis ainsi fait. Je ne voulais même pas me résigner au constat de tant d’adversités, lorsque le combat de la vie l’exigeait. Mais il vient une heure ou la moindre séquence t’inflige la mémoire des faits, dans leur ensemble. Tu y vois la puissance de ton juge et tu y trouve la trace de tes bourreaux. Inutile de te débattre, de t’accrocher désespérément à un résidu d’affection dans des cœurs endurcis. Inutile de fuir cette connaissance, car il y en pas un lieu pour le pardon sans mort qui précède.
Pourquoi m’a-t-on passé à tabacs dans la salle de torture du régime déchu, lorsque j’étais en terminale au lycée d’Arianna la bourgeoise? Je n’étais encore qu’un adolescent en révolte et en quête de redéfinition du monde, qui venait de perdre son père. J’ignore encore à ce jour la teneur du procès verbal que m’a fait signer la police, sous la bonté du bâton. Pourquoi tant de misères dans mes relations aux autres ? Aucun homme ne peut être à lui seul coupable de tout ce qui ne va pas dans ses relations. Et, c’est parce que ma raison n’est pas impolie, que je n’accuse personne, même si le réquisitoire dispose de sa poudre et de son canon. Le requiem de mes larmes secrètes est déjà chanté dans le ciel. Et sur la terre mes affaires sont portées disparues, tout comme mes souvenirs qui sont jetées aux quatre vents. Ce que je déplore, c’est le fait de ne plus avoir d’encre dans ma plume. J’aurais composé une chanson a un auditoire de fantômes sinon.
Je ne suis pas né pour cette misère, non, non, ni pour aucune autre d’ailleurs, même si j’ai touché le fond de ce que la plus part des gens ne supporteront pas. Cependant, je me console a l’idée qu’il y a un savoir que l’on n’atteint pas avant de descendre plus bas que soi, semble t il.
Parce que celui qui s’abaisse par amour de la vérité, s’élève humblement a la hauteur de son amour et de sa fidélité, sans orgueil ni prétention. Mais cette expérience est froide, féroce et redoutable comme la mort dont on ignore tout. J’y découvre la voie de la race des guerriers, qui lorsqu’ils marchent, c’est la mort qui marche en eux pour livrer en seigneurs le combat nécessaire a la gloire de la vie. Je n’accuserai donc pas la vie d’être malfaire, ni d’imputer la responsabilité de mes erreurs a l’ignorance des autres. J’assume ma chute et je mets en garde mon éventuelle assomption. Je me ferais même le chantre des prudents pour rassurer Stanislas dit serpicot.
La philosophie de cette lecture émane de l’expérience la plus dure. Celle qui met à nue la réalité du quotidien qu’on peine a supporter. Elle est la porte de la vie qui s’ouverte a celui ou celle qui n’a pas les moyens de distraire l’esprit. Cette dure expérience met a rude épreuve la raison, remet en question la culture, elle ébranle l’espoir et incite au courage de la folie. Celle sans laquelle aucun progrès n’est admit.
Mais elle élève à la hauteur de l’humanité qui lorsqu’elle se reconnait, elle connait son Maitre. Et comme on dit si bien dans le milieu des artistes martiaux, lorsque l’élève est prêt, le maitre arrive. Je ne contesterai donc pas les désagréments de cette expérience vitale, dans toute sorte de privation.
J’argumente sur l’état de mon évolution et si preuve en était. Je reconnaitrais même à l’argent son pouvoir d’accomplir certains miracles. Cet avoir semble être bel et bien le ciment de la réalité sans lequel rien ne tient vraiment. Ni amour, ni religion ni relation sociale, sauf exception chez ce qui est naturellement exceptionnel. Cela ne coure pas les rues. J’en sure que tout le monde s’en rend compte, maintenant que moi aussi je l’ai appris a mes depends.
Donc, ni l’expérience de mon aventure, ni ma façon de voir les choses, ni les exigences de mon esprit ne s’opposent au pouvoir de l’argent en tant que tel, que lorsqu’il est l’outil de l’ignorance et de l’arrogance. Voir l’ignorance elle-même lorsque le prestige des avoirs laisse confondre moyen et finalité dans la dissolution pure et simple de la vérité. Je suis riche d’une telle pauvreté alors, je ne peux que comprendre qu’il nous faille à tous un budget de rois.
Je pensais survivre à l’argent en décapant mes besoins. Mais ceux là ressemblent aux mauvaises herbes qui polluent un si beau jardin. Donc, entre le pouvoir de l’argent et la puissance de l’esprit, la frontière est faite d’ignorance. Notre ignorance fondamentale de tout et notre médiocre connaissance des lois de la causalité.
Tout comme l’aube d’entre le jour et la nuit, la mesure de l’être dépend de l’équilibrage de cette balance. Le savoir et l’action.
Ces jours ci requièrent plus que jamais de la précision, parce que nous piétinons nos réponses en maudissant la question.
Si tu souffres sans en connaitre le sens et je n’évoque pas là, la raison. En solitaire, confronte-toi à toi même dans la fournaise du désert, tu affronteras le plus redoutable des adversaires. Tu découvriras que l’ennemi intime n’est pas un étranger, celui sur le dos duquel on rejette tout. Tu t’y verras perché au bout de la flèche que tu lance et il n’y a pas d’autre cupidon.
La chute d’Adam, la patience d’Idriss, la foi de Noé, l’exil de Moise, du rêve a la prison, au royaume de Joseph, la longueur du soupir de son père, la croix de Jésus, les larmes de Marie, le combat de David, les épreuves d’Abraham, les pouvoirs de Salomon, le mépris des arabes a l’égard de leur sauveur, le martyr d’Alhossein, l’extrême bonté de Mohammad, le dénis de sa relève, la colère du ciel, les petro dollars sur le dos brisé de l’humanité, la promesse de la vengeance universelle sur la famille usurpatrice, la chute de Kadhafi, les voleurs de la révolution avec ou sans signe sur le front, les machinations de tout genre, la petitesse de l’homme quand il s’agit pour lui d’être plus grand, l’heure des comptes, le bilan universel de l’humanité, la transe de mes mots sur l’Histoire qui jette l’éponge, le suicide collectif des scorpions, la table rase, une crise morale d’inégale envergure…que faut il y voir ? Peut-on y lire la signature de la vie à qui on a spolié l’essence et le nom ?
Est-il donné de vivre sans causer de souffrances, a soi comme a autrui ?
Que signifie l’enfer est pavé de bonnes intentions ?
On ne combat pas son mal en le fuyant, en se refermant derrière lui, mais en le fréquentant d’égale a égale quelque soit l’issue de la bataille.
Il y a tant a savoir, tant à comprendre…
Je retiens de la somme de mes paradoxes qu’il n’y a rien de tel qu’un amour profond ou l’on se refugie. Sans le pouvoir de son évidence, comment résoudre la part confuse de soi ? Courir la liberté, c’est courir le vent des émotions contradictoires, c’est aussi souffrir une terrible solitude. Je n’ai pas besoin que l’on me dise, qu’on ne renonce pas à ses souffrances sans renoncer à la vie. J’aurais même tendances à m’encourager moi-même, sur le chemin solitaire de cette compréhension. Pourquoi diable ne m’aurait il pas suffit de suivre une Aicha comme tous les Momo, au lieu de courir une inaccessible étoile qui brille sur l’autre ciel de France! A quelle encre était il écrit le sens de cette douleur ? J’ai des heures si difficiles, qu’il me semble endurer l’épreuve des cents « kumités » d’un « fighter » dans le vent. A ce propos, j’ai rencontré un homme d’art et d’acier, qui a fondu en larmes dans mes bras. Et j’ai rencontré des femmes si douces au lit mais plus féroces que le temps des privations. Lorsque je songe à décrire quelques unes, Il me vient à l’esprit les mots de la violence, mais je ne peux être plus vulgaire que celle qui m’avait spolié ma dignité sur l’autel de la collusion. La femme est, ce qu’il y a de plus précieux sur terre, mais elle peut être si terrible. Dans ma vie, j’ai serré contre mon cœur plus de mille. Je le confirme sans prétention et je n’y trouve nulle gloire à la passion. Alors qu’une seule m’aurait suffit si elle m’avait aimé de pareil amour. Mais mon amour est vrai et la vérité fait peur a la femme qui n’en est pas digne.
A quelques jours de mes cinquante printemps ou automne, va savoir, j’ai finalement toujours des sentiments vierges. Et la dernière qui voulu corrompre la valeur de mon être dansa avec le diable m’a-t-on rapporté dans un cauchemar si évident.
Finalement, moi et la révolution nous sommes des incompris, à la merci de la pureté qui nous ronge. Il serait terrible de m’imaginer régler mes comptes avec la femme. Je ne vois pas trop où aller ici bas sans elle. Je voudrais seulement ajouter un signalement sur l’autoroute de l’individualité, pour rappeler qu’il n’y a pas d’amour sans souffrance, il y a uniquement des preuves d’amour et celles-ci ne s’abaissent pas a l’argent qui fait tourner le monde. J’ajoute cette réflexion au bourricot qui avait cru tout comprendre à la femme. En l’achetant, ce dernier s’est vendu aux tourments d’un châtiment plus que terrible.
Ma crise de la quarantaine, passerait elle le relai a celle de la moitie du siècle révolue? Aurais-je la force d’une telle lâcheté lorsque le courage se rebellerait ? Je ferais mieux de chérir Annan et Superempai comme le ferait un excellent technicien, repu d’équilibre et d’affection. Comme Il m’a fallu du temps pour les trouver, ces superbes, je prendrais le temps de trouver la perle qui comblera le terrible vide de ma vie. De toute façon, je n’ai plus rien à perdre et tout à gagner.
Actuellement, c’est plus qu’il n’en faut à l’analyse, depuis la table rase, docteur Chakour, c’est l’enracinement dans l’amour bien que celui-ci est sans réalité. Comme il est au dessus de tout ce qui est terrestre, je ne garde de moi, ce moi que vous avez connu, je ne garde que lui pour l’offrir aux étoiles dans le ciel.
Et depuis mon lointain séjour incertain, je déploie ses ailes, pour contempler l’héritage de mes riches souvenirs.
A chaque échéance, il y a vraiment un écrit…